dimanche 21 mars 2010

Feu l'hiver.






La Fête du Feu (Chaharshanbe-soori) est la première festivité du Nouvel an iranien (Norouz).
Le calendrier iranien allant de mars à mars (de printemps à printemps), elle se déroule le dernier mercredi de l'année, dans la semaine précédant le 21 mars (équinoxe), date symbolique du passage de l'hiver au printemps.
C'est une fête païenne, trois fois millénaire, qui trouve ses origines dans le zoroastrisme, l'ancienne religion monothéiste de l'Empire perse, jusqu'à ce qu'elle soit remplacée par l'Islam au VIIème siècle. Malgré tout, les iraniens ont conservé certaines traditions et rites zoroastriens (dont le feu était le symbole divin), notamment lors des festivités du Nouvel an.
La Perse antique s'étendant de la Turquie à l'Inde, Chaharshanbe-soori et Norouz marquent le passage à la nouvelle année non seulement en Iran, mais aussi au Kurdistan (et dans les communautés kurdes exilées), en Afghanistan, Ouzbékistan, Azerbaïdjan... et même chez certaines populations indiennes (les parsis).





Les festivités de Chaharshanbe-soori se déroulent ainsi: des petits feux sont allumés dans les rues avec le bois mort de l'hiver, puis chacun saute par dessus les flammes en s'adressant au feu "Zardie man az tou Sorkhie tou az man" ("Je te donne ma couleur jaune, tu me donnes ta couleur rouge") ce qui signifie symboliquement "je te donne ma pâleur et ma faiblesse, tu me donnes ton éclat et ta force"...





Le rassemblement de tous, autour et face au feu, fait partie du rituel de "prise de couleur et de force (chacun et ensemble)". Il participe à capter la chaleur et l'énergie du feu, et à se débarrasser plus rapidement des faiblesses hivernales.
D'ailleurs, la seule référence actuelle qu'il nous reste du Dieu des Zoroastriens est toujours très explicite quant à ses capacités énergétiques, c'est son nom: Mazdâ!








Lorsque les flammes atteignent près d'un mètre de haut, 
les festivités peuvent commencer...




Tour à tour, toutes les personnes présentes vont suivre 
le même parcours en sautant à travers les flammes...



Pour leur première Fête du Feu, les nouveaux nés 
traversent les flammes sur les épaules de leur père; 
l'expression "baptême du feu" prend alors tout son sens!



Les jeunes mariés ou les amis sautent ensemble...




Les jeunes hommes en profitent pour élaborer 
des chorégraphies plus ou moins périlleuses...




Ensuite, tout le monde se retrouve autour d'un repas essentiellement frugal en attendant le grand repas de Norouz qui comprendra, lui, une dizaine de plats traditionnels.



Thé noir à la cardamome




Le "concombre perse" est une variété de concombre sucré 
et de petite taille ce qui lui vaut de faire partie de la corbeille 
de fruits déposée sur la table à presque tous les repas.
Fruit originaire de l'Inde, les plus anciens écrits évoquant la consommation 
du concombre datent de 3000 ans, dans l'ancienne Ur, en Iran actuel.



Ash Reshteh: soupe épaisse traditionnelle à base de pâtes, 
de crème aigre, d'épinards, d'aneth et d'oignons frits.



Norouz Mubarak!
Cejna we pîroz be!




Aucun commentaire: